Les chemins de Sciecq


Texte rédigé à partir du livre de l'abbé Suire
"SCIECQ - Essai historique" (1933)




La situation, géographique de Sciecq ne lui permet pas d'avoir de nombreux débouchés. Pour atteindre cette 1ocalité, il faut pénétrer par un étranglement assez étroit, dans la boucle formée par le cours sinueux de la Sèvre et bandée par une ligne allant du moulin de Compéré à celui de Croisette.

Sciecq et la plus grande partie de ses 413 hectares se trouvent enclos dans cette boucle ; et, c'est la partie la plus pittoresque, la plus agréable et la moins connue.

 Encerclé de toutes parts, il ne possédait, jadis comme aujourd'hui, que deux chemins qui lui fussent propres et par lesquels il pouvait communiquer avec les localités voisines :

 - le Chemin de Sciecq à Saint-Rémy, avec embranchement sur Saint-Maxire, au lieu dit « Les six Chemins », à la limite de son territoire.

 - et celui de Sciecq à Niort par Compéré et Sainte-Pezenne, avec embranchement sur Salbeuf.

Tous les deux se forment dans l'agglomération même de Sciecq.



1° Chemin de Sciecq à Saint-Rémy.


En sortant de Sciecq, à l'Ouest, il se dirige par une ligne droite sur Saint-Rémy. A deux kilomètres, il coupe la nouvelle route de Niort à Parthenay, par Saint-Maxire et Champdeniers.


2° Chemin de Sciecq à Niort.


Il était aussi appelé quelquefois : Chemin de Mursay à Sainte-Pezenne, ou de la Fontaine à Sainte-Pezenne, parce qu'il devait se continuer jusqu'à Mursay par le gué qui existait et dont les traces subsistent, et parce que, avant d'atteindre la rivière, il passait près de la fontaine qui fournit l'eau potable aux habitants.

Ce chemin existe toujours et il est entretenu dans sa majeure partie ; il est utilisé pour les besoins de la culture et par les rares piétons qui vont à Niort ou à Sainte-Pezenne.

 En sortant du bourg, il se dirige vers le Sud ; et, brusquement, à environ 500 mètres, laissant le tronçon qui dessert Salbeuf, il oblique à l'Ouest vers le moulin de Compairé et Chantemerle. Sur un parcours de 500 mètres, il chemine au sommet d'un rocher escarpé qui surplombe la Sèvre et domine toute la plaine de Surimeau, sur l'autre rive ; ce qui lui a valu le surnom de « La Corniche ».
 Le promeneur y jouit d'un coup d'œil ravissant qui lui permet de contempler à ses pieds la rivière et tout le panorama qui s'étend, en demi-cercle, depuis Les Loups jusqu'au Moulin d'Anne.


3° Nouveau Chemin de Sciecq à Niort.


Depuis 1837, époque où il a été classé, un nouveau chemin vicinal a été aménagé ; il ne sert qu'aux habitants de Sciecq et il doit être construit sur un ancien tracé. Il s'amorce à la route de grande communication de Niort à Coulonges, en face de la troisième borne kilométrique, et, sur une largeur de cinq mètres, va « jusqu'à la maison de Soulet ».
 Cette maison devait se trouver vers le carrefour qui existe au centre de la localité, en face du Four banal.
 La partie qui l'amorçait à la route de Coulonges, depuis la vallée de Chantemerle, ne figurait pas encore, en 1889, sur la carte départementale des Agents-Voyers.

 Les autres chemins qui rayonnent sur le territoire de Sciecq ne sont que des chemins d'intérêt local, plus ou moins entretenus, et qui servent à l'exploitation des terres.

L'on trouve d'abord le Chemin de Sciecq aux Loups, qui n'est que le prolongement vers l'Est du Chemin de Sciecq à Saint-Rémy. Ce chemin a été classé peu de temps après celui qui va de Sciecq à Niort par la route de Coulonges.

Mais, il existait autrefois un autre chemin pour atteindre le Moulin des Loups.
A Croisette, il s'amorçait au chemin dit de Saint-Maxire à Niort, dont il sera question plus loin.
Il existe toujours jusqu'à Sciecq, mais il est peu pratiqué et n'est pas praticable pendant une partie de l'année parce qu'il est envahi par la rivière.
Il longe la Sèvre, passe au Moulin de Sciecq, aboutit à la Fontaine, où l'on perd sa trace.
Il se dirigeait, autrefois, à flanc de coteau et à travers bois jusqu'au Moulin des Loups. Des anciens m'ont dit l'avoir vu encore utilisé par des « chasserons » transportant, à dos de mulet, les pochées de grains qu'ils venaient prendre chez les clients de la Plaine.
Ce chemin, dans cette dernière partie, a complètement disparu depuis la vente de la terre de Sciecq à M. Maudet.


5° Chemin de la PereIle,
par lequel on communiquait avec les carrières du même nom, et peut-être avec la petite Seigneurie de Salbeuf, qui devait se trouver dans ces parages.

6° Chemin du Sauzeau.

 Il emprunte son parcours au Chemin de Sciecq aux Loups et oblique vers le Sud dans la direction des prés dits du Sauzeau.


7° Chemin des Grands Bois.


 Il fit l'objet d'un procès entre M. d'Orsay, propriétaire des Loups et la Commune qui perdit.
 Les habitants de Sciecq voulaient par ce chemin avoir accès aux prairies des Loups. Ce point seul était contesté.
Le chemin prend à la Mine et de là poursuit tout son parcours au milieu des bois. Il n'a pas d'issue.
 Sa largeur varie entre 4 et 10 mètres. Il n’est pas classé, malgré les efforts des intéressés.


8° Chemin de Terrolet.


 Il commence à la Giboulière et va vers l'Ouest rejoindre le Vieux Chemin de Magné, aux terres des Retaudières.


9° Le vieux Chemin de Saint-Maxire à Niort
.

Il passe à l'extrémité Ouest de la Commune et à quinze cents mètres de Sciecq.
Il venait de Saint-Maxire, touchait Orioux, la Sauzaie qui était une Seigneurie importante, Perigny, Croisette et par la plaine de Sciecq, gagnait la vallée de Chante-merle, où il rencontrait le Chemin de Sciecq à Niort.
Ce chemin ne sert plus que pour l'exploitation agricole.


10° L'ancien Chemin de Magné
.

Ce chemin était nommé « Chemin Gaulois de M. Gouget », il ne traverse pas le territoire de Sciecq ; il le sépare de ceux de Saint-Maxire et de Saint-Remy.
Il venait de Mursay, par un gué, traversait Croisette et se dirigeait vers Magné par le Genêt et Girassac.


 Il existait d'autres chemins ou sentiers qui devaient être fréquemment utilisés, puisqu'ils figurent sur le plan cadastral ; mais c'est là seulement qu'on en retrouve la trace.

Il y avait un chemin venant du Genêt, et aboutissant aux Loges.

Un autre allait, tout droit, de la Giboulière à Salbeuf ; il débouchait au lieu dit : « Le Charail ».

 Un troisième tendait de la Giboulière au moulin de Sciecq, en passant par la Groix. Ce dernier subsiste en partie ; il n'est guère utilisé, surtout depuis qu'il ne débouche plus, à la Giboulière, sur le Chemin de Terrolet, tout près du nouveau Chemin de Sciecq à Niort.

Plusieurs autres petits chemins ont disparu.


11°
Enfin, une autre voie a été créée, depuis le commencement du siècle dernier, sur la commune de Sciecq. C'est la route de Grande Communication, de Niort à Champdeniers par Saint-Maxire. Son parcours, sur la commune, est de 1500 mètres environ et elle passe à deux kilomètres Ouest de la localité.
Cette route coupe, sur le même point, le vieux Chemin de Magné et le Chemin de Sciecq à Saint-Remy. Ce lieu est appelé « les Six Chemins ».


 Déjà, en 1502, cet endroit portait le même nom ; et il est assez clairement désigné pour qu'on puisse affirmer qu'un tracé existait déjà, dans ce canton, pour relier le Genet à Saint-Maxire.

Catherine de Coetivy, dame de Saint-Maxire, « donne à cens et à rentes à Courcelais Favier... une pièce de terre aux Six Chemins, au tènement des Champs Brossard, contenant six septerées ou environ, tenant d'une part du Chemin de Saint-Maxire à Niort (passant par Croisette) d'autre au chemin qui va du carrefour des Six Chemins à Sciecq, d'autre aux terres de Brossard, d'autre à la terre de la Cure de Sciecq, d'autre aux terres de Messire Guillaume de Lymoges ».

 Dans son rapport au Premier Consul, sur l'état de son département, M. Ch. Dupin, premier Préfet des Deux-Sèvres, demandait la création de plusieurs routes, qui sont le seul moyen de « vivifier le Département ». Mais il insiste spécialement sur la création « de la route de Niort à Parthenay, par Champdeniers, qui coûtera 245.000 francs, à raison de 6 francs le mètre ». Il donnait des raisons politiques qui ont imposé le trajet en ligne droite. Il existe une autre route de Niort à Champdeniers par Echiré. De laquelle des deux voulait parler M. Dupin ? De cette dernière, sans doute, puisque c'est elle qui est représentée comme route stratégique. Mais, ma thèse n'en subsiste pas moins ; à savoir, que la route de Niort à Champdeniers par Saint-Maxire, passe sur un ancien tracé « aux Six Chemins ». Là, se rencontrait également l'un des deux vieux chemins de Sciecq, celui de Sciecq à Saint-Remy.


Ce livre est consultable à la médiathèque de Sciecq.

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